L'estimable trio On S'en Tape nous avait régalé d'une version qu'on qualifiera de chaotique au dernier radio-crochet des Condensateurs. Elle existe quelque part sur internet mais nous ne vous la livrerons pas pour des raisons de son pourri et de charité chrétienne.
Entre comique troupier et fausses rimes, voici donc l'original de cette charmante chanson coquine de J. Prevost et M. Montier (quand on pense qu'ils se sont mis à deux pour pondre ça !) de 1921 chantée par Sandrey.
Elle fut aussi reprise par les Charlots.
Quand ethnologues et sociologues n'étaient pas encore flics
Prenons un ethnologue tout frais sorti de ses étude, la tête emplie des cours de Levi-Strauss. Notre jeune homme est impatient d'aller étudier les indiens Yanomanis. Or, on est en 1967 et l'universitaire en herbe, après avoir toqué à moult portes, n'arrivera qu'à décrocher un reportage pour "Elle" consacré aux bande de jeunes voyous du côté de la porte de St Ouen.Tant pis, faut bien bouffer et notre petit gars s'enfonce dans le Paris des bandes.
On constatera ici que la sainte trouille du bourgeois pour une jeunesse irrespon-contrôlessable ne date pas d'hier.
L'auteur va peu à peu se faire accepter par Fab, fan des Stones, par Freddy, par Ali Capone (si !), modeste voleur et par
quelques autres barjots, qui vont l'initier au fonctionnement de la bande,
aux rituels, aux défis, à la solidarité, au langage codé, mi-argot,
mi-verlan.
Monod va décrire, sans moralisme, les modes de vie et de survie de ces jeunes confrontés à la peur, au mépris et à l'hôtel des gros verrous. Rockers, mods, beatnicks, yéyés, dandies c'est tout le Paris loubard des années soixante tardives qui défile, entre démerde et refus du travail, entre casses et bastons autour des auto-tamponneuses.
Plus de quarante ans après sa parution, le livre que Jean Monod a
consacré aux «
blousons noirs » n'a pas pris une ride.
Paru dans "Elle", édité en 1968 et 1971, ré-édité en 2007.
Pour arroser ça, on s'envoie le loser magnifique, idole des blousons noirs :
Pour l'anecdote, notre ethnologue en déroute finira par dégotter un travail vers la forêt amazonienne. C'est de là-bas qu'il suivra mai 68, sur une radio d'occase.
Surnommé longtemps l'Amuseur public numéro un, cechanteur, comédien, compositeur, scénariste, romancier, homme de
théâtre, directeur de music-hall et parolier fut célébré par les surréalistes tout en étant un des chanteurs les plus
populaires d'entre les deux guerres.
Un de ses petits chef d’œuvre
Georges Auguste Charles Guibourg, de son vrai nom, est né en 1891 à Mantes-la- Ville et mort à Paris en 1970.
Il commence sa carrière en 1908,
en chantant des chansons dont il dira plus tard : "Ma vraie nature ne
s'était pas encore révélée et je pleurnichais ce répertoire pompier que
j'ai tant parodié par la suite. J'en sentais le ridicule, mais j'avais
la conviction que le public aimait ça" .Dont acte...
Au fur et à mesure des différents engagements avec des cabarets, il se met à écrire quelques chansons marrantes.
C'est en 1912 qu'il entame vraiment sa carrière de chansonnier. Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse en remplaçant le rigolo de service, ses chansons plaisent tant que
le théâtre lui fait signer un contrat pour un an. Il y restera trois
ans. Durant cette période, il écrit des morceaux à la chaîne,
cinq par semaine en moyenne, s'associant à de nombreux compositeurs.
En 1916 il se met aux pièces de théâtre, qu'il joue ensuite avec sa troupe, Les Joyeux Compagnons.
En 1923, ses revues ont un vrai succès : il se provoque même une émeute à
l'Alcazar de Marseille, les locations ne pouvant satisfaire la demande.
Sa chanson la plus connue à l'époque est La plus bath des javas, géniale parodie des javas "réalistes" à la mode. Il continue à tourner, à monter des revues avec sa troupe, rebaptisée le Théâtre Chantant en 1926.
Mais le personnage a aussi des côtés quelque peu dégueulasses.
En 1927, il commettra une chanson antisémite interprétée par Fernandel La noce à Rebecca.
Entre 1941 et 1942, il sera directeur artistique de trois théâtres.
Sous l'Occupation, il créera une Association syndicale des auteurs et compositeurs professionnels pour laquelle il fera campagne dans Je suis partout* en compagnied'Alain Lambreaux** avec qui il montera une pièce nauséabonde sur StaviskyLes Pirates de Paris.
En 1945, il sera interdit de scène pendant un an par le Comité National d’Épuration du
Spectacle.
C'est pendant cette interdiction qu'il écrira plusieurs polars, assez médiocres, pour la Série Noire sous le pseudonyme de Jo Barnais.
Il aura laissé plus de 1500 chansons et une dizaine de romans.
* La rédaction ayant émigré à Siegmarinen, ce torchon sera rebaptisé "Je suis parti" à partir d'août 1944. ** Après vérification, il semble bien que cet Alain Lambreaux soit également Alain Laubreaux, critique et homme de théâtre, dont Robert Desnos s'était juré de faire la peau sous l'occupation. Il ne serait donc pas pour rien dans l'arrestation et la mort du poète surréaliste. La punaise, ira se faire dorer chez Franco avant de mourir dans son lit en 1968.
Il arrive parfois qu'au grès de vagabondages divers on tombe sur quelque surprise. Et en voilà une jolie... On avait déjà entendu, plus ou moins distraitement, qui "Le clodo", qui "Sadique" mais voilà-t-il pas qu'en cherchant quelques précisions on tombe sur cette page entièrement consacrée à ce groupe de rockers loufoques de la banlieue sud de Lyon et gavée de souvenirs. Particulièrement au sujet de la localisation des bandes de blousons noirs de l'époque et leur culture respective.* Tentons donc de résumer : Les choses sérieuses commencent fin 1963. Mené par J.C. (Jean-Claude ? Jean Christophe ? Jésus Christ ?) Gaurdon au chant ces mecs revendiquent les influences de Screaming Jay Hawkins, Chuck Berry, les Stones mais aussi Colette Magny, Boris Vian ou Pierre Henri. Sacré mélange, non?
En plus, ils se dégottent le même manager que Hector et les Mediators et tournent avec Los Chacos (folk Andin à tendance flûte de pan, fort à la mode dans les sixties**) Ils se feront aussi virer par Jacques Brel dont ils devaient assurer la première partie, le grand Jacques les ayant accusé de tentative d'empoisonnement !
Citation : "J'ai toujours aimé la notion d'ensemble pas de groupe. Le Homard
Violet n'était pas un groupe de rock mais un ensemble musical.
C'est la notion qu'on en avait et on aimait bien faire chier en le précisant
! Les gens disaient les Homards Violets quand ce n'était pas ironiquement:
"les crevettes roses", on laissait dire, mais pour nous c'était
le Homard Violet ! Ça pince et le violet n'est-il pas la couleur des
morts par asphyxie, une couleur suicidaire quelque part...."
C'est en 1966 qu'ils enregistrent leur EP quatre titres historique dont on vous envoie deux extraits :
Citation: "A l'époque les gens ne comprenaient pas un mot comme masochiste,
les expressions comme parano arrivent seulement dans les années
'70 en même temps que la vulgarisation de la psychologie. Tu disais
à un mec "t'es paranoïaque" il ne comprenait pas. Par
contre sadique il comprenait ! C'est une forme de provocation, il y a des
éléments que tu comprends et d'autres pas, mais avec l'histoire
tu en perçois le sens". Deuxième titre assez "Dutronien" :
Dadaistes de seconde zone, beatnicks avant l'heure, censurés, sabotés en radio, les Homards Violets arrêteront d'enregistrer. Hélas ! De plus Gaurdon s'enquille seize mois sous les drapeaux ! Le groupe se sabordera à l'aube des années 70. Quelques illuminés les reprendront de temps en temps, surtout avec l'arrivée du punk rock.
Les Homards Violets étaient (entre autres) Baby Benhamed (batterie) Gaston Besse ( basse) Serge Chaillou (guitare) Charly Di Gaetano (guitare) J.C. Gaudron (chant) * A propos, citons la ré-édition en 2007 du fabuleux livre de l'ethnologue Jean Monod "Les barjots : essai d'ethnologie des bandes de jeunes" chez Pluriel. Ce bouquin mériterait bien un article ici-même. ** Oh non, Condor ! Pas ça !
Le roi de la boite à frissons du temps où la Rue de Lappe ressemblait à autre chose qu'à une turne à touristes.
On constatera que le Gitan Blanc a non seulement des doigts d'or mais aussi une langue assez bien pendue !
C'est une trouvaille du Lexomaniaque aux nuits de France Culture de décembre
2014.
Les Cowboys Fringuants sont Karl Tremblay ( chant, clavier) Jean-François Pauzé (guitare, chant) Marie-Annick Lépine (violon, mandoline, accordéon, etc.) Jérome Dupras (basse) Simon Landry (percus) et Marc-André Brazeau (batterie)
Leur mélange de country et de rock a fait d'eux un des groupes québecois parmi les plus populaires de ces dernières années surtout depuis leur album de 1997, Break syndical.
suite aux quelques réserves qu'on a fait sur Félix Leclerc, il n'est que justice de s'envoyer une superbe comptine amorale qu'il a écrit en 1953.
D'abord dans une version musclée des Fringants, enregistrée en 2007 au Grand Théâtre de Québec.
Et un petit retour sur l'originale :
Il existe aussi une superbe version de la chanson interprétée par notre bon vieux François Béranger. C'était une fin de concert en 1998.
Apparus en 1988, ils venaient de la rue et des Nonne Troppo. Le parfait exemple du groupe déconnant qui passait ses concerts à engueuler le public, d'abord dans la rue, puis sur des scènes qui ont tellement enflées qu'ils allèrent se saborder en 1993. Avant ça, ils auront trainé leurs instruments artisanaux avec les Wampas, la Mano Negra, Babylon Fighter, Gina, les Pires, Noir Désir, etc... Que voilà une carrière brève marquée par quatre albums (plus une compil pour les pinailleurs) Ils ont beaucoup été imités, depuis, par un paquet de groupes à contrebassine, pas toujours à bon escient... La personnel c'était* : Néry : Chant, contrebassine Gilbert : chant, ukulélé, xylophone, divers Gilberd : chant, piano d'enfant, accordéon, divers aussi Marc : chant, harmonica, banjo, divers toujours Fabrice : chant, guitare, banjo et un tas d'autres trucs Cyril : chant, guitare
Et un clip qui a du coûter cher ( à moins qu'il ne s'agisse d'une reconstitution)
De la chanson réaliste, en veux-tu ?
* Pas de raison de donner les noms, ils ne figurent pas sur les pochettes
A l'origine, "A city slick", un blues à tendance sudiste chanté par un petit gars de Detroit, Jay Hammond, alias Timmy Shaw (1938-1984). En 1964, ce titre dans lequel il menace une naïve jeune fille de la cambrousse de la renvoyer chez sa mère avec ses valoches fera un tabac dans tous les dancings de Motor City.
La même année, Eric Burdon, l'extraordinaire voix du groupe The Animals, transforme la chanson en la popularisant dans toute l'Europe.
Le groupe de Manchester, remplace simplement la Géorgie de l'original par la ville de Walker (Newcastle upon Tyne) d'où Burdon est lui-même natif.
Et voilà notre JP Kalfon, plus connu comme Hector, qui se lance à son tour, toujours en 1964, sans la complicité de son parolier occasionnel, Jean Yanne.
A l'écoute, on comprendra pourquoi cette reprise est restée une rareté.Elle rejoint la cohorte des adaptations anecdotiques. On vous l'envoie tout de même pour son côté sympathique. Et puis c'est toujours moins tarte que du Claude François.
Notre cher Jacques Marchais semble avoir été le seul a avoir
interprété cette chanson d'amour écrite par Roger Riffard et Lise
Médini.
Alors, en attendant des beaux jours...
Il a entamé sa carrière en 1966 comme un brave petit folkeux. Puis, Patrick Abrial va évoluer vers le psychédélisme et un rock pas léger qui n'a pas toujours bien vieilli. Moment du virage, le 33 tour Chanson pour Marie en 1969 (riche année, décidément) dont la chanson titre aura un certain succès avec des paroles qu'on dirait faites pour la Manif pour Tous. Bien plus excitant, On y trouve cette petite gâterie, la vamp rachitique.
En 1977, il a monté le groupe Stratagème, on y reviendra... Depuis trente ans, Abrial fait surtout. l'acteur.
Évidemment, le sujet était trop vaste pour notre petite heure.
Merci donc et nos excuses à tous ceux qui nous ont envoyé des suggestions dont nous avons tâché de tenir compte mais qui furent trop nombreuses.
Faudra en remettre une couche sur ce sujet inépuisable.
La messe du jour :
Brigitte Fontaine Les dieux sont dingues
Les aboyeurs anonymes Dieu est une part de pizza
Agnés Bihl L'enceinte vierge
Benoit Dayrat Le cantique païen
M. Favory, C.Blanc La vierge éponyme
Gérard Pierron Le gâs qu'a perdu l'esprit
Bernard Dimey La crucifixion
Dick Annegarn Judas Iscarioth
Le GAM Attendez
René Binamé Odeur de sainteté
Jean Yanne Alleluyah garanti
Centre National des Alpes La messe en Jean mineur
En rabiot, encore du Couté par un Nanar tout jeune :
La maison ne reculant devant aucun sacrifice (rituel) un court extrait de l'émission du 6 janvier 69 dans laquelle Léo Ferré et Jacques Brel évoquent leur passé catholique. (courtoisie de George)
Un certain écrivain mythomane, opiomane, pilleur d'antiquités et grandiloquent à l'occasion, nous aurait prédit : "Le XXI ème siècle sera religieux ou ne sera pas."
Et jusque là, faut avouer qu'on n'a pas été tout à fait déçus.
On va enfin l'aborder, le thème qui nous vaudra excommunications, fatwas, interdits, mises à l'index de toutes sortes et puis après, nous partirons sur les routes tels Baruch Spinoza chassé de la synagogue.
Ce sera donc le lundi 1 décembre à 18h.
L'Herbe Tendre sera religieuse ou ne sera pas. Sur Canal Sud, 92.2 fm ou canalsud.net.
Allez en paix avec ce cantique-java écrit par Jean Yanne et interprété par Anne Germain en 1971 dans le film que vous savez.
Cette nuit de France Culture du 18 novembre, ils ont repassé l'émission "Qu'avez-vous fait de votre vie ?" de Pierre Loiselet, programme de 1960.
Voilà qui n'échappa point à l'oreille de Moscou, notre lexomaniaque préféré, qui s'est empressé de nous la signaler
La Dame se raconte...
Le ton est quelque peu cul-cul la praline (Ah ! Le passage sur la trousse de toilette à Barcelone en 1936 !) et la sélection des chansons parfois plus ou moins bien vue mais on est dans le rétro, n'est ce pas ?
Karine Guignard vient du punk, à l'instar d'une fraction de rappeurs parmi les plus mordants. Elle est Suisse d'origine libanaise. Y'a huit ans, elle nous avait plié de rire avec son "J'vais me marier pour emmerder la préfecture". Goutez-y donc...
Et elle a fait sa route depuis. La preuve :
Y'a plus qu'à la laisser se raconter elle-même : Je m’appelle Karine Guignard aka La Gale, née en Suisse d’un père
vaudois et d’une mère libanaise. J’écoutais du son avant de naître, j’ai
joué dans deux groupes punks dans mes jeunes années, je suis
technicienne, j’organise des concerts, j’anime aussi des
atelier d’écriture pour les gosses dans les écoles de la région. Je
rappe depuis 2006 sur scène aux côtés de mon pote Rynox ou de Mali-kah,
MC virulente basée entre Beyrouth et Dubaï. J’ai à mon actif une
centaine de concerts, une vingtaine de sessions radio, quelques passages
télés et quelques apparitions sur des mixtapes. J’ai voyagé à Beyrouth, Damas, Ramallah et suis en lien avec la scène rap du Moyen-Orient depuis 2005. J’ai
coordonné et participé en tant que MC à la création de l’album Gaza
Meets Geneva, disque enregistré entre Lausanne, Genève et Gaza avec des
rappeurs suisses et palestiniens. Les
productions de mon premier album sont entièrement faites par Christian,
batteur de Honey for Petzi et membre du groupe Larytta. Les prods sont
lourdes mais elles groovent bien, mes textes sont relativement
virulents, mais en même temps je rappe pas pour faire plaisir à tout le
monde. Les thématiques de mes textes traitent du contrôle social en
général, de mes origines arabes et ce qui en découle, de la politique de
mon pays, de nuits blanches et de tatouages. Ça y est je crois que j’ai tout dit.
Après avoir fait le parolier pour des habitués de ces pages, Allain Leprest et Jehan, le petit gars d'Armentières se lance au chant avec la Rue Kétanou ou fonde Mon côté Punk. Mais c'est en association avec le contrebassiste François Pierron, fils de Gérard, que Loïc Lantoine monte, en toute simplicité Les Loïc Lantoine.
Le duo deviendra quartet, puis quintet. S'ensuivent quatre albums sur lesquels le gars pose sa voix râpée sur ses textes souvent cafardeux.
Amoureux de Norge, Henri Michaux, Bernard Dimey ou Supervielle, il reprend ici une chanson de Gaston Couté (sur l'album Tout est calme 2006) et en fait un blues déstructuré qui colle parfaitement à ce retour du fils maudit.
Revenons encore aux Coasters. Sirènes d'alarme, matons équipés de mitraillettes, dynamite aux mains des insurgés, chantage du directeur aux taulards : qu'ils se rendent avant de "tous finir sur la chaise"... Cette fois là, Leiber et Stoller avaient mis en scène une mutinerie dans un de ces pénitenciers qui ont toujours caractérisé les États-Unis.
En 1976, les Dr Feelgood ont commis leur version, sur le disque "Malpractice". Elle est ici empruntée à l'émission "Tops of the pops" On reste encore pantois devant le jeu de guitare de Wilko Johnson, fort inspiré, il est vrai, de celui de Mick Green du groupe Johnny Kidd & Pirates. Wilko tourne encore de nos jours malgré un état de santé plus que précaire et on lui souhaite encore de nombreux concerts.
B'alors, et en français ? On y arrive...
Sorti sur le disque édité par l'Insomniaque en 2000, une version de l'émeute par "Le jour de l'addition", sobrement nommée " Y'a du baston dans la taule". (la chanson en cliquant)
On croit bien y reconnaître la voix de Jo Lebb, vieille gloire, ex chanteur des Variations, de 1966 à 1974, qu'on retrouve ici Il avait alors rejoint les Fretliner, groupe à appellation et géométrie variable*.
Ce disque accompagnait l'anthologie "Au pied du mur, 765 raisons d'en
finir avec toutes les prisons." dont il reste quelques exemplaires par
ci par là.
On profite de ce bon souvenir pour relayer l'appel à vot' bon cœur de l'Insomniaque, qu'on reproduit ci-dessous.
*Post-scriptum : On a bien cru et mal cru. Comme expliqué dans les commentaires, c'est Christophe P. le chanteur.
S'il y a bien une chose qu'on a pu remarquer dans les ultimes manifestations suite à la mort de Rémi Fraisse, c'est la peur qui se lit dans le regard et l'attitude des flics. Cette trouille abjecte que manifestent de simples employés transformés robots surarmés, en surnombre, est-elle le reflet de leur intuition ? De se savoir détestés par une large couche de la population ? D'une telle perte de contact avec la réalité que dès qu'un de ces fonctionnaires se retrouve quelque peu isolé du troupeau, il n'hésite pas à défourailler ou à gazer à tout va (quitte à atteindre un collègue) ? D'années de comportements qui ont assimilé la police à une armée d'occupation sur des portions toujours plus nombreuses du territoire ? D'une incompréhension totale face à des gens qui n'ont comme seul horizon la discipline ? A vrai dire, cette peur des forces de l'ordre n'est pas vraiment nouvelle, on l'a souvent constatée et peut-être n'est-elle que le signe de l'angoisse du maître qui va contaminer le serviteur.
Un appel de saison Censuré par Dailymotion. Le revoilà donc :
Et un vieux classique de circonstance qu'on vous avait déjà passé à la radio en 2012
Avec,en prime, une pensée pour les camarades NO TAV
Portrait de l'artiste en vieil ours de Greenwich Village.
Après la très belle version de Chris Bailey, en voici une autre du classique de Brel.
Dave Van Ronk (1936-2002) a refait surface ces dernières années.
D'abord, on se souvient de l'avoir vu dans No Direction Home, l'excellent documentaire que Martin Scorcese consacra à Bob Dylan (on repense à ce passage où Van Ronk explique comment Dylan lui subtilisa The house of the rising sun qu'il venait tout juste de tirer de l'oubli ; ce qui ne fut guère profitable au talentueux harmoniciste nasillard...).
Le chat du film est déjà là...
Puis en 2013 les frères Coen se basèrent sur son autobiographie pour réaliser le très chouette Inside Llewyn Davis, une satire féroce quoique tendre sur le milieu du revival folk à Greenwich Village au début des années 60.
Les Coen firent de Van Ronk, un folkeux un peu niais et sacrément poissard n'arrivant pas à percer, trimballant son guignon des rues de Manhattan jusqu'à la venteuse Chicago...
On ajoutera pour finir que le vrai Van Ronk fut membre de la libertarian league dont nous ne savons rien de plus que ce que veut bien nous en dire tata wikipedia.
Voici donc sa version d'Amsterdam, tremblée et sauvage, à l'image de celle du grand Jacques.
Prenez un couple d'auteurs compositeurs juifs (et stakhanovistes) issus de familles rescapées de l'holocauste car la grande Amérique finit par fournir un visa : Leiber et Stoller.
Rajoutez-y un groupe vocal bluesy à tendance rigolarde formé à Los Angeles en 1956: the Coasters (les sous-verres)
Et c'est parti pour huit ans de bonheur et de tubes toujours plus délirants !
Comme ces métèques ne respectaient rien de rien, ils ont osé s'attaquer à la country. "Along came Jones" narre les aventures désopilantes d'un cow-boy venant sauver une pauvre créature des griffes d'une sombre brute.
Évidemment, ça vous dit rappelle quelque chose : en 1964 Henri Salvador se tailla un beau succès avec cette adaptation co-signée avec B. Michel.
Là, où ça devient drôle, c'est qu'une adaptation en français existait avant, depuis 1959, par le duo québecois les Jérolas, sur leur album "Toujours plus vite". Cette version est même plus fidèle à l'originale...
Les "calaveras", spécialité du génial graveur Mexicain Posada
Avec une grosse actualité. L'émission est là. Au Menu :
Parabellum Momo (La p'tite balle du samedi soir)
Jehan Ne chantez pas la mort
Monique Morelli Je n'ai plus que les os
Léo Ferré Une charogne
Francesca Soleville Des impairs pour un impair
Renaud Les charognards*
Ricet Barrié L'enterrement
Raoul de Godswarvelde Adieu pour un artiste
Impromptu poétique : encore du Verlaine...
Bérurier Noir La mort au choix
Casey Mort vivant
Higelin Je suis mort, qui dit mieux ?
Parabellum Les fantômes du pogo
Actus
Pierron La paysanne
Frankus Uniformes
Et ce superbe portrait du président Huerta lui coûta la vie.
* Note de Serge : Le 5 décembre 1975, y’a eu un hold-up avec prise d’otages, dans une banque de l’avenue Bosquet, à Paris. Les mecs se barrent vers deux heures du mat’ au volant d’une super bagnole que les bourres leur avaient prêtée, avec dedans deux otages, 500 briques et quelques lingots. A l’angle de la rue François 1er et de la rue Pierre Charron, ils se plantent de plein fouet dans la S.M d’un politicard qui s’en revenait pénard du sénat où il venait d’achever un débat sur la répression du banditisme et des prises d’otages. Les flics qui suivaient pas très loin derrière profitent de l’accident pour défourailler et canarder les deux. mecs qui commencent à s’dire que ce p ‘tit braquage tranquille c’est mal barré [...] c’était la première fois que je voyais un mort. Un des deux mecs. L’autre agonisait plus loin sous les crachats du bon peuple parisien et les insultes des flics dixit Renaud au Monde
Ce blog a aussi pour but vos envois, suggestions, découvertes.
On a donc reproduit ce courrier du camarade Wroblewski :
C'est
par les chansons que j'ai vraiment appris à apprécier la poésie.
Grâce au champion de cette catégorie, Ferré, bien sûr, mais
aussi, grâce à Brassens, Ferrat, Gainsbourg, Lavilliers, Pierron...
qui m'ont fait chanter Villon, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Richepin, Couté, Apollinaire, Fort, Aragon... On m'a même trouvé mauvais
goût* d'avoir pris une grande claque émotionnelle et
esthétique en découvrantStig Dagerman, que je connaissais de réputation mais dont je
n'avais rien lu, grâce aux Têtes raides...
Mais
ici je voudrais revenir sur l'un d'entre ces poètes, un sensible, un
violent, un alcoolique, un souffrant, une silhouette hantant le
fameux Chat Noir de Salis, devant son absinthe : Verlaine.
Bien
sûr, bon nombre de ses poèmes affleurant ma mémoire sont
consubstantiels à la musique de Ferré. Mais pas celui-ci, que j'ai
aimé d'abord, et dont la découverte de la mise en chanson par Ferré
m'a déçu, je la trouve « sautillante » (tiens !
c'est aussi l'adjectif qu'on a utilisé pour dénigrer le morceau des
Têtes raides évoqué supra...), pas raccord aux émotions que le
poème m'inspire. Cela dit, il faut que je la réécoute, une fois la
mélodie cernée, j'y trouverais certainement grand plaisir
Mais
il est un autre compositeur qui mit en musique Verlaine, un autre
assidu du Chat Noir : Claude Debussy et ses ariettes oubliées.
Les mélodies sont ardues à retenir, on est plus dans la musique
savante que de beuglant, mais ici, interprété par une étas-unienne,
Dawn Upshaw, je trouve l'ambiance du poème mieux rendue (après
plusieurs écoutes, il est vrai)...
Ambiance
de saison. Quant à l'état d'âme suggéré, il pourrait amener à
croire que, le pauvre Lélian a conu l'aube grise
des queues devant Pôle emploi un lendemain de cuite à la 8.6.
Comme
Dawn Upshaw mais plus récemment, la soprano Nathalie Dessay a sorti
un album avec les mêmes poèmes de Verlaine mis en musique par
Debussy.
* Faut avouer que c'est quelque peu grandiloquent. (Ndr)
Peut-être la seule certitude qui nous resterait. Elle frappe parfois avec l'aide de quelques sbires, comme samedi dernier dans le Tarn.
En tout cas, on n'y échappera pas et vous non plus. La faucheuse hante les humains, elle les inspire, les fait rire ou les rend fous. Qu'en sera-t-il de nous, pauvres mortels ?
Prochaine émission autour des chrysanthèmes le lundi 3 novembre à 18h sur Radio Canal Sud
En avant-première, cette adaptation d'un extrait de la Danse macabre de Saint-Saëns (1874) par les Bass' Harmonistes.
La morgue et la brutalité des policiers et des gendarmes est apparue à tous ces derniers jours, dans le Sud Ouest et ailleurs, même à ceux qui prétendaient l'ignorer.
La gestion de l'ordre a donc encore tué et lundi dernier, au sein des foules qui avaient pris la rue, la majorité avait certainement oublié que cette colère pour la mort de Rémi se répandait le jour même du neuvième anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-bois.
A ceux qui imaginent qu'on puisse "humaniser" certains corps de l'état ou qu'on puisse réformer certaines pratiques, nous offrons cette chanson de François Béranger qui date de 1979.
Comme le chantait La Souris, "Rien n'a encore changé".
Samedi 25 octobre 2014, les chiens de garde dépêchés par leurs maîtres pour garder un parking de chantier désert ont fait leur boulôt.
C'était à Sivens, sur la ZAD du Testet, dans le Tarn.
Tir direct ou indirect, on s'en fout.
Nous ne faisons pas de distinction entre usage "disproportionné" et usage "proportionné" de la force.
Nous savons juste "qu'aux mains de l'état, la force s'appelle droit".
Nous savons juste, qu'une fois encore, un des nôtres est tombé.
Et nous allons voir débouler récupérateurs, procureurs embarassés, professionnels de le non violence, charognards et autres...
Sachant que les morts, nos morts, si démocratiquement morts, ne seront vengés que par la chute de leurs assassins.
Communiqué du collectif "Tant qu'il y aura des bouilles"
Publié le 26 octobre 2014
Rémi est mort cette nuit entre 2h et 3h à proximité des
gendarmes et des CRS positionnés sur le chantier du barrage de Sivens à
Lisle sur Tarn.
Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur les circonstances
de ce décès, au plus vite. Nous sommes sous le choc et présentons
toutes nos condoléances à sa famille et amis-ies.
Ce soir, dimanche à 18h nous appelons à un rassemblement à Gaillac,
place de la libération. Un second rassemblement est d’ores et déjà prévu
ce lundi à 14h à Albi, devant la préfecture.
-Rassemblement demain lundi à la préfecture d’Albi à 14h
-Rassemblement demain lundi à la préfecture de Nantes à 18h
-Rassemblement demain lundi devant la préfecture de Gap à 10h
Les proches de la quarantaine de morts, les 3000 blessés, les milliers de sans abris toulousains sont ravis de vous faire part du retour* de Thierry Desmarest à la tête de Total, à l'époque où cette boite était la maison mère d'AZF en 2001 (et propriétaire d'une poubelle nommée Erika).
En souvenir des loyaux services de ce technocrate, une délicieuse java écrite par un anonyme inconnu (ben, tiens ! ) et interprétée par le camarade Igor Agar.
Sur un air bien connu de nos services : la javAZF !
L'Igor en action
* Tout ça parce qu'un Falcon de chez Dassault est moins solide qu'un chasse-neige.
Après les effroyables affaires Cahuzac, Thévenoud (...ajouter les noms manquants à la liste), voilà qu'à leur tour M. et Mme Balkany ont à souffrir les rigueurs de l'administration fiscale. Sans compter les 60 tartuffes parlementaires aux prises avec nos héroïques gratte-papiers de la Direction générale des finances publiques, selon les dires du Canard Enchaîné...
Nous ne serions trop conseiller à M. et Mme Balkany de méditer cette belle fable de Bernard Dimey (qu'on vous remet ici pour l'occasion, toujours interprétée par Jehan Cayrecastel), si ces Messieurs Dames ont la patience d'aller jusqu'à la chute... Ce sont gens occupés... Histoire de continuer à valser...
Tiens, et puisque nous en sommes rendus aux cages, voici un autre Jehan (Jonas, à qui l'on doit l'immortel Flic de Paris )et son zoo de Vincennes . On pourrait, pour agrémenter la visite, ajouter au hasard, un fasciste cacochyme et un grand patron à l'ancienne, genre un Zemmour et un Margerie...Caramba ! Trop tard! Peut-être son cadavre aux fauves... encore faut-il que le fond de sauce rond-de-cuir-kérozène soit à leur goût...Les félins sont, eux, des animaux délicats...
Une réalisation de Jean-Christophe Averty en 1968.
C'était le mois dernier sur la radiodiffusion nationale. On pourra notamment entendre des poèmes de Prévert, un documentaire sur Jean-Roger Caussimon et un entretien de Desjardins.
Au cours des interviews de Barouh, on apprendra que c'est lui qui amena Caussimon à poser sa voix sur ses propres textes (chose qu'il n'avait plus osé faire depuis ses très chouettes enregistrements au Lapin Agile ) grâce à son célèbre label Saravah. On lui doit aussi la découverte de Higelin, Fontaine et de la musique brésilienne (n'oublions pas le père Cendrars non plus...).
L'intégralité de la nuit révée ici.