mercredi 11 mars 2015

Pieds Joints

Encore une histoire de galériens du rock

Fils de bonne famille, les Pieds Joints se sont formés en 1971 en reprenant Pink Floyd et Ten Years After.
Ils étaient Jean-Pierre Bouly (chant, guitare) Jean-Louis de la Boulaye (guitare) Samy Ayari (batterie) Dominique Doucet (claviers) 
Après une tournée tunisienne en corbillard (Si ! Grâce au batteur), ils se retrouveront derrière Vince Taylor, pour une de ses x-ième tentatives de retour sous le doux nom d'Auroch.
Ils passent au "rock en français" en 1973.

En 1977 après quelques mois d'hésitation, Jean-Louis jette l’éponge. Deux nouvelles têtes viennent faire du bruit dans la cave : le bassiste Jean-Sylvain 'Sinou' Ressaire et le batteur Jean-Claude « Aldo » Moreau. La mayonnaise prend et Pieds Joints se reforme avec ses quatre membres définitifs (JPB, DD, J-S R, J-C M).
Le premier disque, auto-produit par le groupe se fera chez Vendémiaire, petit label alternatif, avec des moyens sommaires. Un 45 T avec deux titres, « Spaghetti Rock » et « Fonce pas comme ça ».
En 1980, Pieds Joints signe un « vrai » contrat d’artiste avec Arabella-Eurodisc.
Un premier 45 T 3 titres sort à l’automne, (« Fille de député », « Le bon vieux temps », « Les méfaits du rock »), enregistré et mixé par Dominique Blanc-Francart (le frère de l'autre).
Tout est fait en trois jours. Le son "new wave" cache un titre "Le bon vieux temps" aux paroles plus subversives qu'il n'y parait.
Cette chanson a été immédiatement reprise par les BSBB de Bayonne  ("À l'époque le groupe le plus teigneux du Pays Basque nord" (Jtxo Estebarranz Guerre à l’État. Libertalia) Hélas, il n'existe pas d'enregistrement de ce groupe sauf peut-être une cassette au son approximatif.
En voici donc la version originale : suffit de cliquer.


S'ensuivra un grand gâchis. Qu'on leur laisse raconter :
Le groupe rencontre ensuite Thierry Vincent, qui a réalisé entre autres plusieurs albums de Jacques Higelin ; une relation riche, mais tumultueuse, qui aboutira à l’unique album enregistré et mixé à Flexanville en 1981.
Le groupe ne sera pas très content du résultat, mais la presse l’accueille favorablement et les ventes démarrent. La promo suit, avec de nombreux passages radio et télé chez Patrick Sabatier, Philippe Bouvard, Jean-François Kahn, Télé Monte-Carlo… Jean-François Kahn a fortement supporté PJ dès le premier 45T, qu’il passe abondamment sur France Inter et fait passer deux fois dans son émission TV « Chantez-le moi ». (Quel gloubi-boulga !)

Ces promotions, pas toujours bien ciblées, mettent souvent le groupe en porte-à-faux par rapport à son style, ses convictions et son public de concert.
 D’anciens morceaux seront réhabilités, comme « Le Loup », « Bye Bye Baader », et une nouvelle version kitch et de « Spaghetti-rock », à contre-courant de la tendance de l’époque (Téléphone, Trust, Indochine…). De nouvelles compositions suivent, avec toujours le même éclectisme qui refuse le copier-coller de textes en Français sur des vieux riffs des Stones…

On s'envoie une de leur maquettes qui serait taxée de nos jours d'apologie de terroriste : 
Bye, bye Baader

La maison de disques ne comprend plus, ou plutôt réalise que le groupe est inclassable, donc invendable. La séparation se fera en douceur, et la dissolution de Pieds Joints suivra quelques mois plus tard.
Ils se sont reformés pour un concert unique dans le Lot en 1995.
Depuis, ils ont fait un site pour mémoire. On y trouve la quasi intégralité de leurs enregistrements. Infos et photos de cet article en sont issus. Allez-y faire un tour, surtout si vous avez des "restes" (photos, enregistrements), ils sont preneurs.

2 commentaires:

  1. En plus de caviarder le site, vous auriez pu avoir la courtoisie d'ajouter l'adresse...Le webmaster

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  2. Pas de quoi s'énerver, cher anonyme, l'article a été fait après avoir consulté les concernés.
    Et le site est en lien à la fin de l'article.
    Webmaster, vraiment ?

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