jeudi 9 avril 2015

Marianne Oswald


Sarah, Alice Bloch est née en 1901 à Sarreguemines (Lorraine), alors ville allemande. Elle était fille d'un couple de juifs polonais exilés. À seize ans, orpheline, elle se retrouve en pension à Munich avant de migrer  "après s'être fait trancher la gorge" (opérer d'un goitre thyroïdien) à Berlin où elle monte sur les planches, décidée à devenir tout de même chanteuse.

En 1931, Berlin se peuplant de croix gammées, elle déménage à Paris où elle popularisera l'Opéra de quat' sous.
 Là, elle chante Kurt Weill et Bertolt Brecht (Opéra de Quat' sous) avec un certain succès partout où elle passe.
Elle enregistre quatorze 78 tours entre 1932 et 1937.
Au Bœuf sur le toit, elle introduit dans son tour de chant les techniques de l'expressionnisme allemand. Elle séduit par sa diction particulière, son « parlé-chanté » brechtien, avec accent mosellan, une voix tour à tour brute et tendre.
Premier disque (auteur : André Mauprey)
 

Elle chante Brecht, Cocteau, Prévert et même des chansons d'Henri-Georges Clouzot.  
Elle chante  la misère, les amours raté, le désespoir, la vie tragique, la mort, le suicide et même la chasse à l'enfant. Elle sera donc complètement décalée en première partie de Charles Trénet.
Les patriotes professionnels la qualifient tour à tour de sale juive, de bolchéviste, de sale boche.

                     Du Prévert 1935

En 38, elle entame une carrière d'actrice dans Le petit chose de Maurice Cloche avec Arletty.
Entre 1940 et 1946, elle s'exile aux États-Unis où elle se produit dans les cabarets et à la radio (parfois en anglais).
De retour à Paris, on la retrouve dans une série d'émissions à la radio, présentées par Cocteau, Camus, Seghers, Ribemont-Dessaignes et Gaston Bonheur, sous le titre de Le retour de Marianne Oswald où elle chante et récite des textes d'Apollinaire, d'Éluard, de Prévert et de Jean Nohain mais son style commence à être dépassé.
Elle repart de nouveau au cinéma, dans Les Amants de Vérone (1949) dans Le Guérisseur (1954), Notre-Dame de paris (1954), Montparnasse et Sans famille (1958).
Elle se consacre ensuite à la production d'émissions télévisées et radio pour enfants sur Paris Inter (Terre des Enfants dans l'émission les Beaux Jeudis de Maurice Pauliac).
Elle meurt en 1985.

 Sa biographie est titrée "Je n'ai pas appris à vivre."

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