samedi 22 octobre 2016

Du côté du Chat Noir (9) Richepin et ses interprètes

Jules Massenet et Jean Richepin (1891)
On ne va pas ici retracer la carrière de Jean Richepin, (1849-1926) il occupe déjà une place conséquente, ne serait-ce que sur internet.
Journaliste, matelot, professeur, docker, il fut un pilier du Chat Noir à partir de 1881. Son œuvre la plus célèbre est sans conteste "La chanson des gueux" qui lui vallut un mois de séjour à sainte Pélagie.
Faute de goût impardonnable, en 1909, cet anarchiste de papier a fini par se présenter à L'Académie Française où il fut intronisé par Maurice Barrés (ses potes du Chat Noir, Verlaine en tête, ont dû se retourner dans leurs tombes).


Citons Octave Mirbeau à son propos : En dehors du cabotinisme dont il s’est plu à s’entourer, j’ai la plus grande estime pour le talent de M. Richepin. C’est vraiment un poète, d’un souffle superbe, et dont le lyrisme amer escalada souvent les cimes inexplorées, trop hautes pour les poumons malades de la plupart des rimailleurs parnassiens. La Chanson des gueux nous donna un art nouveau, des rythmes nouveaux, une poésie magnifique et canaille où l’âme de Lamartine transparaissait sur des lèvres crispées de voyou. 
 
Brassens, amoureux du swing et des belles lettres, l'a popularisé au temps de l'industrie du disque avec les "Oiseaux de passage".
Dont, pour rappel, voici une très honorable version par Nicolas Bacchus.

 
Mais rappelons que le poète avait d'ores et déjà été chanté par Yvette Guilbert, Polaire, Lys Gauty, Tino Rossi, et Damia et mis en musique par rien moins que Charles Gounod, Gabriel Fauré ou Emmanuel Chabrier, entre autres.
Plus récemment La chanson des gueux a été adaptée par Jean-Michel Piton. Disque plein de bonnes intentions, mais plutôt gâché par une mise en musique grandiloquente. On lui préfère celle de Tonio Gémène (ici "Voyou")



Pour compléter, voici deux interprétations fort honorables,
 "La chanson des cloches de baptême" rebaptisée "Philistins" par Brassens ici reprise par Nicole Louvier (1964).
Et Mon verre est vidé par Rémo Gary (1999)  

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