jeudi 19 avril 2018

Béranger reprend Guthrie


Quelle mouche a donc piquée François Béranger pour, en 1978, chanter cette ode aux sections syndicales (sur l'album Participe Présent) ?
On suppose que ce fut certainement l'envie de rendre un hommage à Woodrow Wilson "Woody" Guthrie (1912-1967), immense chanteur américain country et folk des années 1930 et 1940.
Grâce à ce Blues parlé du syndicat adaptation de son Talking Union écrit fin 1941, on comprend  entre les lignes, que cet individualiste anarchisant de Woody avait du mal à suivre les dernières consignes, suite aux contorsions politiques du PC des États-Unis. En effet, les USA entrant finalement en guerre aux côtés de l'URSS, plus question d'entraver la production de l'effort de guerre, on ne veut plus voir les prolos qu'au boulot ou à l'armée.
Ne trouvant pas la version de Woody en solo, en voici une, contemporaine de son écriture, interprétée par les Almanac Singers, collectif d'agit-prop monté par Pete Seeger, Lee Hays (communistes orthodoxes, eux), Cisco Houston, Josh White, Millard Lampell, Sis Cunnigham, etc... dont Woody fit partie de 1941 à 1943 avant de laisser les staliniens jouer entre eux.


On constatera que Béranger écrivit une traduction tout à fait fidèle à l'originale, ce qui nous renforce l'idée d'un hommage à l'auteur bien plus qu'une apologie d'appareils sur lesquels plus grand monde ne se faisait d'illusions, même il y a une trentaine d'années.


Comme il y est fait allusion à la fin de cette version, une fameuse photo d'une grève qui dura plus de trois mois en Bretagne :
Grève du joint français (1972)
Et un joli portrait de l'auteur par le talentueux Robert Crumb.



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